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Le juriste de demain doit-il apprendre à coder ?

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L’exercice des professions juridiques fait aujourd’hui l’objet d’une véritable transition numérique. La question se pose de savoir quelles sont les nouvelles compétences que les juristes de demain devront acquérir pour rester compétitifs et s’adapter au marché, mais aussi pour simplifier l’exercice de leur profession et bénéficier d’un vrai gain de temps, d’argent et d’efficacité.

Mais avec l’arrivée des Legal Tech et des plateformes de services juridiques en ligne, les juristes ont-ils intérêt à devenir des “codeurs” ?

Disposer de compétences numériques et d’une certaine aisance avec l’outil informatique devient aujourd’hui indispensable. Les supports informatiques (ordinateurs, smartphones, tablettes) et les logiciels spécialisés ont pris leur place à part entière dans les cabinets et les entreprises. Les professionnels sont également de plus en plus mobiles, ce qui implique d’adapter un certain nombre d’outils et de méthodes de travail pour les rendre accessibles à distance (cloud, applications 100% en ligne et accessibles depuis un navigateur sur n’importe quelle machine, etc).

Avoir une bonne capacité à s’adapter rapidement à de nouveaux outils informatiques ou à de nouveaux usages numériques en toute autonomie est également devenu une compétence très appréciable.

Pour autant, le juriste doit-il se former à la logique informatique ? Doit-il devenir “codeur” ? Doit-il être capable d’interagir par lui-même avec des professionnels du numérique (ingénieurs informatiques, développeurs, chefs de projets digitaux, etc.) ? Découvrons les réalités du métier de Juriste Codeur !

1- Les langages de programmation
C’est quoi ? Pour quoi faire ? Lesquels sont utiles ?

Il existe de très nombreux langages informatiques (des milliers). Chaque langage présente son lot de caractéristiques, d’avantages et d’inconvénients, et sera plus ou moins adapté à la réalisation d’un projet donné. Les ingénieurs en informatique disposent d’une connaissance poussée de la logique informatique et des différents langages existants. Dans un projet informatique et en fonction des besoins exprimés par leur client, ils peuvent, en connaissance de cause, choisir le langage et l’architecture informatiques les plus adaptés au projet.

Depuis l’apparition de l’informatique, les langages de programmation nous permettent de créer toutes sortes d’objets numériques :

  • des logiciels : des programmes que l’on installe sur son ordinateur (Microsoft Word, Google Chrome, Photoshop, etc.) ;
  • des micrologiciels : des programmes qui servent à faire fonctionner des objets (par exemple : le programme stocké sur une machine à laver pour gérer les différentes options de lavage, le système de navigation GPS d’une voiture…) ;
  • des sites web : des sites internet “statiques” qui ont pour objet de présenter une entreprise, une offre de service ou un portfolio (par exemple), des forums de discussion, des blogs, des plateformes de streaming musical, des plateformes de réseau social, etc. ;
  • des applications web : des sites internet qui offrent un service en ligne directement accessible depuis un navigateur internet et distribué en mode SaaS (Software As A Service) ;
  • des applications mobile : des programmes que l’on installe sur des appareils mobiles (smartphones, tablettes, etc.) et qui sont spécifiquement adaptés aux fonctionnalités de ces appareils et à la taille réduite de leurs écrans ;
  • des systèmes d’exploitation : Windows, Linux, iOS, Android, etc.
  • des jeux vidéo : sur ordinateur ou sur mobile…
  • etc

Mais c’est quoi exactement un “langage” de programmation ?

Un langage informatique peut s’assimiler à une langue étrangère : c’est une langue qui sera comprise par les ordinateurs et les machines. Cette langue possède ses propres règles de grammaire et de syntaxe, son propre vocabulaire, etc. L’agencement des “mots” a une signification que la machine comprend et interprète pour exécuter une suite d’opérations.

 

2- Pourquoi ai-je intérêt à comprendre le code informatique si j’exerce un métier juridique ?

Si certains juristes et avocats ont choisi de se reconvertir professionnellement pour devenir développeurs informatiques, les « Juristes Codeurs » sont, pour la plupart, des juristes qui maîtrisent un langage de programmation spécifique aux besoins juridiques. C’est notamment le cas des juristes qui utilisent des techniques d’automatisation contractuelle afin de concevoir des générateurs de contrats.

De nombreux juristes se lancent également dans la création d’un projet Legal Tech afin de proposer des services juridiques en ligne. Ce type de projet doit prendre en compte de nombreuses contraintes :

  • des contraintes de rigueur juridique,
  • des contraintes de design (ou contraintes de conception : ergonomie, caractère intuitif, expérience utilisateur),
  • des contraintes purement techniques (technologies utilisées…),
  • des contraintes financières (coûts de conception, coûts de développement, coûts de maintenance, coûts relatifs à l’évolution des fonctionnalités…)

Sans forcément envisager d’apprendre tous les langages de programmation nécessaires à la création d’un projet, il y a plusieurs intérêts à avoir une compréhension globale de la logique informatique.

Avoir conscience qu’il existe des contraintes techniques dans la réalisation d’un projet pour mieux les prendre en compte dans la conception.
Mieux comprendre la logique de raisonnement de vos développeurs, penser plus “concret” lors de la conception d’un projet.
Être capable de servir d’interface entre l’équipe métier et l’équipe technique : le juriste capable de dialoguer avec l’équipe technique est en mesure de donner des instructions concrètes et utiles tout au long de la production, de tester le produit en cours de conception et de prendre en compte à la fois les contraintes juridiques et techniques.
➔ Si vous n’êtes pas pilote d’un projet Legal Tech, une meilleure connaissance de la logique informatique peut vous permettre :

  • d’apprendre plus facilement à utiliser de nouveaux logiciels ou de mieux comprendre le fonctionnement de logiciels que vous utilisez déjà ;
  • de mieux communiquer avec les services informatiques ou les prestataires informatiques.

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